Tours, 15 place de Châteauneuf
Cet hôtel situé au numéro 15 de la place Châteauneuf fut vraisemblablement édifié au début du XVe siècle, à partir d’un édifice préexistant de la fin du XIIe siècle. Peu de choses sont connues de cet édifice primitif. Sans que cela ne soit attesté, certains ont voulu en faire l’ancien hôtel de ville de Châteauneuf avant sa réunification avec la ville [Grandmaison, 1930, p. 17]. Ce qui est certain, c’est qu’il fut cédé par Charles IV aux chanoines de Saint-Martin en 1323. L’hôtel connut un remaniement important au cours du XVe siècle. La présence du blason de Jean de France, duc de Touraine, au niveau de la clef de voûte de l’escalier permet de dater avec davantage de précision cette campagne de reconstruction entre 1401 et 1415 [Grandmaison, 1930, p. 92].
Bien que bâti par le duc de Touraine, ce dernier ne semble pas y avoir résidé. L’hôtel avait d’autres fonctions. Il servait de centre d’administration du duché et notamment de cour de justice [Grandmaison, 1930, p. 93]. À partir de 1501, l’hôtel devint le siège du bailli de Touraine [Base POP, IA00071408].
L’hôtel fut vendu en 1683 à la collégiale Saint-Martin qui le garda en sa possession jusqu’à la Révolution. Au XVIIIe siècle, l’hôtel prit le nom de maison de l’Empereur, décliné maison de l’Empereur romain et maison des trois Empereurs. Dans la première moitié du XXe siècle, l’hôtel devint l’hôtellerie de la Croix Blanche [Grandmaison, 1930, p. 88].
Si le palais des Ducs de Touraine est encore visible aujourd’hui, il fut cependant augmenté par l’adjonction de l’ancienne église paroissiale Saint-Denis et d’une maison à l’ouest [Grandmaison, 1930, p. 17]. Il a, dans l’ensemble, conservé sa disposition intérieure et abrite encore une imposante cheminée datée de la fin du XIVe-début XVe siècle [Grandmaison, 1930, p. 88]. L’hôtel se compose de deux corps de logis en pignon qui reposent sur l’enceinte de Châteauneuf au nord. Ils sont réunis par une tour octogonale qui daterait de la fin de la période gothique si l’on se fie à sa voûte supérieure. Une tourelle circulaire est accolée à la tour. Elle permettait, depuis l’escalier principal, d’accéder à la salle des gardes située au dernier étage de l’édifice [Base POP, IA00071408].
Bibliographie
Grandmaison Louis de , « Hôtel de la Croix-Blanche probablement ancien Palais des ducs de Touraine », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, tome 24, 1930, p. 87-94.
Base POP, IA00071408